L’actualité dans les journaux reste toujours dominée par les suites du retrait des fréquences à LCF et City Fm.
Après la notification de ce retrait des fréquences, plusieurs organisations de la société civile ont appelé à une série de marches de protestation. La première journée était prévue hier, mais les choses ne se sont pas passées comme l’espéraient les marcheurs, relève ‘’Forum de la Semaine’’. D’après le quotidien privé, non seulement le point de chute initialement retenu, c’est-à-dire le siège de la HAAC, n’a pas été atteint, mais aussi la déclaration sanctionnant cette première journée n’a pu parvenir aux premiers responsables de l’institution de régulation.
A en croire le journal, du carrefour Lomégan où ils se sont arrêtés, les manifestants ont lu leur déclaration qu’ils ont ensuite envoyé déposer à la HAAC mais en vain. Arrivé à l’heure de la pause de midi, le porteur de cette déclaration n’a pu la transmettre. « La déclaration qui est une correspondance qu’on réceptionne pour une institution respectable, au secrétariat, ils ont voulu la réceptionner au portail sous le soleil. Nous leur avons dit que (…) nous n’allons pas transmettre de cette manière une correspondance dont nous avons besoin d’une décharge », explique-t-il avant d’ajouter : « Ils nous disent qu’il est midi et qu’ils sont en pause, alors nous sommes repartis. Et pourtant, la porte de la HAAC était grandement ouverte ».
« Les marcheurs n’ont pas atteint la HAAC promise », confirme ‘’Le Libéral’’ qui précise qu’ils ont été « bloqués » au carrefour Lomégan par les agents de sécurité qui les ont encadrés depuis leur point de départ devant les locaux de la LCF. « Certes, la manifestation s’est déroulée sans heurt ni violence mais il convient d’attirer l’attention des autorités sur le nombre de personnes laissées actuellement sur le carreau, sachant que le groupe sud Media emploie environ 80 personnes », commente l’hebdomadaire qui suggère qu’une « issue favorable » soit trouvée pour dénouer la situation.
Selon ‘’Liberté’’, plusieurs journalistes, responsables d’associations, téléspectateurs et auditeurs étaient également de cette marche au cours de laquelle « des slogans hostiles aux dérives du président de la HAAC ont été scandés ». Quid du contenu de la déclaration lue au terme de la manifestation ? Ladite déclaration souligne que « la décision prise par Pitang Tchalla a été unilatérale, arbitraire et illégale » dans la mesure où elle concerne des faits qui remontent à plus de trois ans. Aussi, les manifestants pensent-ils que la Haute Autorité n’a pas compétence à retirer les fréquences aux médias, mais la justice sur saisine de l’instance de régulation ou par recommandations faites aux autorités compétentes en charge de la gestion des fréquences.
En conséquence, les organisations de la Société civile « exigent la réouverture immédiate et sans conditions de LCF et City Fm ».
La HAAC qui jusque-là ne s’était prononcée qu’à travers sa décision du 6 février, a répondu cette semaine aux questions de certains journaux sur ce sujet. « Nous sommes dans un état de droit et qui dit Etat de droit, dit exigence. La HAAC a pris ses responsabilités dans le respect de ses prérogatives », explique son président, Pitang Tchalla, dans une interview publiée sur le site web de l’institution et reprise dans les colonnes de ‘’Vision d’Afrique’’. Interview au cours de laquelle il a réaffirmé que les deux chaînes n’ont pas d’existence légale, étant attendu qu’elles n’ont déposé aucun dossier d’autorisation préalable auprès de la Haute Autorité.
‘’Le Messager’’ affiche à sa une un autre morceau choisi de cette entrevue. « Si la HAAC ne prend pas cette initiative, de quel droit sanctionnerait-on les autres violations de cette loi », s’interroge le président. Alors, « les chantages, intimidations et menaces actuels n’y peuvent rien … », indique M. Tchalla dont les propos sont aussi rapportés dans ‘’Le Libéral’’.
En fait, l’interview publiée par ‘’Le Messager’’ est une reprise, puisque lundi déjà, ‘’Forum de la Semaine’’ l’avait déjà fait. En outre, le quotidien privé avait publié en fac-similés le PV de la plénière au cours de laquelle la décision de la HAAC a été prise en présence de tous les membres.
Seulement, ‘’Liberté’’ semble battre en brèche l’authenticité de ce document et parle de « PV tronqués ». « A grand renfort médiatique, on tente de ‘’vendre’’ cher du faux à l’opinion mais les Togolais ne sont pas dupes et savent discerner le vrai de l’ivraie », écrit le tabloïd. Le journal de s’offusquer lorsqu’il se rend compte que ce sont « les journalistes eux-mêmes qui montent au créneau pour prendre fait et cause pour les prédateurs de la liberté de la presse et faire la promotion de la fermeture des médias ».
Sur un autre aspect, ‘’Liberté’’ publie « le cri d’alarme » d’une togolaise de la diaspora qui animait une émission sur fonds propres sur LCF avant le retrait des fréquences. La publication assure que par cette mesure, « le pouvoir décourage l’investissement au Togo des compatriotes de l’étranger ».
Les portails web tels que ‘’Afreepress.info’’, ‘’Togo-online-co.uk’’, ‘’Togoactu24.com’’, ‘’icilomé.com’’ et ‘’Togotribune.com’’ se sont également fait l’écho de cette première journée de manifestation visant la réouverture de LCF et City Fm.
En lien avec la presse, certains journaux rappellent l’agression du journaliste Robert Avotor de ‘’L’Alternative’’, alors qu’il était sur les lieux d’un reportage relatif au foncier. L’OTM, l’UJIT et le CONAPP ont, dans un communiqué publié par ‘’La Dépêche’’, condamné cet acte. Idem pour le PPT. La HAAC n’a pas été du reste. Elle a, à son tour condamné, dans un autre communiqué toujours publié par ‘’La Dépêche’’, et ‘’La Nouvelle’’, les violences subies par le confrère et expliqué avoir saisi le ministre de la Sécurité et le Directeur général de la Gendarmerie.
Dans sa parution d’hier mardi, ‘’L’Alternative’’ a consacré un article au communiqué de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication qu’il qualifie d’entrée de « curieux ». Le bihebdomadaire reproche à l’instance de régulation d’avoir mis en doute l’information de l’agression du journaliste en question en utilisant le conditionnel et surtout de n’avoir pas mentionné le nom de l’intéressé comme s’il s’agissait d’ « un fantôme qui travaille certainement dans un journal tout aussi fantôme ».
« Cette attitude n’est en réalité que l’expression du mépris et de l’aversion que certains responsables de cette institution vouent au journal en question », souligne le tabloïd. Autre commentaire de ‘’L’Alternative’’ : « C’est tout de même pathétique et cocasse de la part de ceux qui accusent tous les jours les journalistes de n’avoir pas fait un travail de recoupement de toutes les sources, de publier un communiqué alambiqué dans lequel on a jamais pris soin de recueillir la version de la victime (…) ».
Dans un tout autre registre, ‘’La Nouvelle’’ soutient que « le malheur du peuple togolais, c’est le système RPT-UNIR ; le cancer du Togo c’est Faure Gnassingbé avec sa minorité qui détruit et pille le pays ». Il poursuit : « ceux qui gouvernent ce pays comme leur propriété familiale ne sont pas remplis de l’Esprit Saint, au contraire, ils sont liés au mal, au démon et esclave du péché. Et de conclure, Vous du régime RPT/UNIR, repentez-vous de vos péchés, confessez-les, demandez publiquement pardon à la population et laissez-vous purifier par le sang de Jésus-Christ (…) avant qu’il ne soit trop tard ».
Au surplus, la presse du jour s’est intéressée aux réformes politiques avec la commission de réflexion créée à cet effet qui fait le tour pour rencontrer les partis politiques.
Le Service de Presse/HAAC