A la une de l’actualité dans les journaux, les voies de faits commis sur le journaliste Robert Avotor.
Robert David Avotor, journaliste de ‘’L’Alternative’’ aura passé un mois de février inoubliable. A peine se remettait-il d’actes de violences subis sur les lieux d’un reportage qu’il a eu dimanche dernier un accident de la circulation. Le confrère a été renversé par une voiture 4×4 déguisée, avec son bord des personnes non identifiées qui ont aussitôt fondu dans la nature.
Devant cette situation, la HAAC qui avait rendu public un communiqué le 10 février dernier pour condamner l’acte et interpeller les autorités en charge de la Sécurité est revenue à la charge. Dans un autre communiqué en date du 21 février publié sur son site web, dans ‘’Togo-Presse’’ et relayé par ‘’Savoirnews.net’’, ‘’Afreepress.info’’ et ‘’News.alome.com’’, entre autres, l’instance de régulation a « remercié le gouvernement togolais à travers le ministre de Sécurité et de la Protection civile pour l’ensemble des dispositions prises pour porter assistance au journaliste ». Mais pas seulement. La Haute Autorité qui souhaite une « prompte guérison » à l’intéressé, « réclame que la lumière soit faite dans les meilleurs délais autour de cet accident ».
C’est le cas de le dire, le ministre de la Sécurité a reçu lundi dernier une délégation de journalistes conduite par le président de l’OTM. Il a « promis d’identifier et de punir les coupables de cette agression », rapporte ‘’Le Libéral’’. Pour ‘’Liberté’’, Yark Damehame « a fait du Yark », car ses promesses de punir « ‘’les éléments incontrôlés’’, c’est dans la bouche que ça se fait ». Attendu que ceux qui ont ‘’violenté’’ Robert Avotor en plein exercice de sa profession « sont bien connus, a-t-on encore besoin d’une promesse avant de les punir ? » s’interroge le quotidien privé.
Ce qui offusque ‘’Le Magnan Libéré’’, c’est le « refus » du bureau du procureur de la République d’enrôler la plainte de la victime contre ses agresseurs. « En ayant refusé de recevoir la plainte de ce journaliste, le bureau du procureur non seulement bafoue le droit à la liberté d’expression et de presse, mais il dénie tout simplement au citoyen togolais le droit à la protection de l’Etat », écrit l’hebdomadaire. Et de faire le commentaire suivant : « le président de la HAAC, Pitang Tchalla, dans un communiqué avait renvoyé dos à dos le journaliste et les gendarmes. Il a demandé au premier de revoir sa ligne éditoriale tout en considérant les seconds comme les principales victimes de la ligne critique du bihebdomadaire L’Alternative ».
Quoi qu’il en soit, l’OTM, le CONAPP et l’UJIT, à travers un communiqué publié dans ‘’Dounia le Monde’’, ‘’La Dépêche’’ et ‘’Le Magnan Libéré’’, « s’insurgent contre cette deuxième agression en l’espace de deux semaines et mettent en garde les auteurs de violences et d’intimidations envers les journalistes ». Aussi, les trois organisations de la presse « interpellent-elles les autorités pour qu’elles garantissent l’intégrité physique des professionnels des médias et préservent la bonne harmonie qui doit régner entre les forces de l’ordre et les journalistes sur le terrain ».
L’ACAT-Togo condamne également au travers d’un communiqué dans ‘’Vision d’Afrique’’ le traitement infligé à Robert Avotor et rappelle aux autorités togolaises qu’il est contraire aux prescriptions nationales et internationales en matière de traitements dégradants ainsi que de liberté de la presse et d’expression.
De son côté, ‘’Le Libéral’’ estime que les ‘’mésaventures’’ de M. Avotor viennent « rajouter à la confusion » créée par le retrait des fréquences à LCF et City Fm. Le tabloïd se demande si la presse togolaise n’est pas finalement en train de passer « un sale temps ».
Justement à propos du retrait des fréquences à ces deux chaînes, ‘’Le Magnan Libéré’’ assure que le président de la HAAC est « en panne ». La publication observe que « toutes les condamnations pleuvent sur sa tête » suite à la décision de la Haute Autorité que fera, selon elle, « rater » au Togo l’occasion d’obtenir le Millenium Challenge Account.
D’aucuns ajoutent même que la mesure de l’institution de régulation consacre un « recul » des libertés relatives aux médias. Pourtant, Pitang Tchalla explique dans une interview accordée à ‘’Forum de la Semaine’’ et reprise dans ‘’Le Dialogue’’ qu’ « en matière d’exercice et de garantie de la liberté’ d’expression, le Togo est bien en avance sur la classe ».
Pour sa part, ‘’Focus Infos’’ remarque que le dossier LCF- City Fm « offre malheureusement et une fois encore l’occasion à des professionnels de l’indignation de s’offrir de la publicité à moindre frais, ainsi qu’aux donneurs de leçons de s’en donner sans mesure, à leur sport favori ». Sauf que ce faisant, ils « jettent de l’huile sur le feu et compliquent les discussions de couloir », précise le bimensuel.
Les confrères s’intéressent également à l’annonce faite par le ministre des Affaires Etrangères à propos de la tenue des élections locales.
Dans une interview accordée à la radio Deutsche Welle, Robert Dussey a déclaré que ce scrutin va se tenir d’ici la fin de cette année. ‘’Le Magnan Libéré’’ note que cette annonce a créé la « confusion » et bien plus, la « polémique », car les acteurs qui avaient participé à l’atelier organisé par le HCRRUN relativement à ces élections locales avaient recommandé qu’elles se tiennent l’année prochaine.
Finalement ce sera en 2017 ou 2018 ? se questionne le journal. Il publie également les réactions des partis politiques suite à la sortie médiatique du chef de la diplomatie togolaise, réactions qui laissent transparaître un scepticisme quant à l’organisation de cette échéance conformément à l’annonce de M. Dussey.
En tout cas, « l’opposition risque d’être surprise », souligne ‘’Fraternité’’ dans la mesure où elle n’est pas encore prête. « A l’analyse de la situation, l’on n’aura pas tort d’affirmer que de l’ANC au CAR, à l’ADDI au NET en passant par le groupe des six, aucune stratégie ne semble être définie pour marquer à la culotte, le pouvoir qui a déjà mis sur les rails, le train des locales », opine l’hebdomadaire.
La presse du jour a aussi évoqué les échanges épistolaires entre le chef de file de l’opposition et la présidente de la commission de réflexion sur les réformes. « Triste, très triste… Quand une simple lettre de remerciement devient sujette à polémique », se désole ‘’Le Messager’’. « Et si Jean-Pierre Fabre cessait de jouer à l’éternel va-t-en guerre ? » suggère ‘’Dounia le Monde’’.
En Outre, les publications abordent le mouvement de débrayage lancé par les enseignants membres de la Coordination des Syndicats de l’Education du Togo (CSET). « A qui profitent au juste les grèves no limit ? » s’interroge ‘’Liberté’’.
Sur un tout autre sujet, le quotidien privé renseigne que le Togo a été « encore épinglé » par Amnesty International en ce qui concerne le respect des droits humains. Le rapport 2016-2017 indique, entre autres, que « les forces de sécurité ont eu recours à une force excessive face à des manifestants. Les arrestations et les détentions arbitraires, la torture et les autres formes de mauvais traitements, ainsi que l’impunité en cas de violation des droits humains sont courantes ».
Par ailleurs, les tabloïds se font l’écho d’une interview de Faure Gnassingbé accordée à une chaîne de télévision égyptienne lors de sa visite dans ce pays. Ladite interview porte sur « différents sujets d’intérêt communs dans le cadre du raffermissement des relations de coopération entre l’Egypte et le Togo ».
Le Service de Presse/HAAC