Le sommet sur la sécurité maritime qu’abrite Lomé en octobre prochain ne fait pas l’unanimité entre Togolais. Le pouvoir est convaincu que cette conférence est une opportunité unique à saisir au regard des enjeux qu’elle présente et ne ménage aucun effort pour qu’elle soit couronnée de succès. L’opposition dite radicale n’y voit pas d’intérêt et dénonce un gaspillage des ressources. Pendant ce temps, les journaux se font l’écho d’un probable rappel à Bruxelles de l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Togo. Revue.

En finir avec les actes qui compromettent l’essor de l’économie bleue, la préoccupation a enjambé le territoire national pour se retrouver aux Etats-Unis. En séjour à New-York pour prendre part à la 71è session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, Faure Gnassingbé s’est adressé à ses compatriotes de la cybercommunauté. Comme le rapporte ‘’L’Union pour la Patrie’’, le chef de l’Etat togolais a insisté sur la nécessité de « juguler » l’insécurité sur les mers, océans et côtes.

« Le rendez-vous de Lomé… consacrera surtout la pertinence des échanges, l’originalité des mesures idoines qui détermineront l’avenir de notre économie », autre morceau choisi de cette sortie du président de la République publiée dans les colonnes de ‘’Forum de la Semaine’’.

Sur le terrain, la mobilisation ne faiblit pas. En marge de la tournée de sensibilisation des populations effectuée par les membres du gouvernement, rappellent ‘’Temps Nouveaux’’, les professionnels des médias réunis au sein du réseau des Journalistes africains pour la sécurité maritime ont regroupé leurs confrères à Kpalimé du 14 au 16 septembre pour une rencontre de renforcement de capacités destinée à donner des éléments de langage aux hommes et femmes des médias relativement aux sujets touchant à la sécurité et à la sûreté maritimes.

Cependant, l’opposition radicale ne compte pas s’associer à la réussite de ce rendez-vous auquel elle ne participera d’ailleurs pas. Après l’ANC qui a décliné l’offre, c’est au tour de la CDPA de montrer son désintérêt vis-à-vis de cette conférence.

A en croire ‘’L’Eveil de la Nation’’, la Secrétaire générale de ce parti, Mme Brigitte Adjamagbo n’entend pas apporter sa caution à la tenue de cette rencontre dans la mesure où elle prive les Togolais de ressources dont ils ont pourtant besoin pour assurer leur subsistance. Cette position de la CDPA ne surprend pas outre mesure l’hebdomadaire qui assure que c’est le contraire qui aurait étonné. Qu’à cela ne tienne, « le chien aboie et la caravane passe », conclut le confrère.

Quid du CAR ? « Ce sommet est un gaspillage de ressources financières de notre pays, ressources qu’on aurait pu utiliser pour faire quelque chose de sérieux », renchérit un responsable de cette formation politique en crise dans des propos relayés par ‘’Le Canard Indépendant’’.

La même publication s’attarde sur le côté sécuritaire de l’organisation du sommet, surtout avec les menaces d’attaques terroristes qui pèsent sur tous les pays. Elle fait observer que certains points de grand rassemblement, à l’instar du grand marché de Lomé ne bénéficient pas du même renforcement de la sécurité que les hôtels retenus pour les travaux et l’hébergement des différentes délégations. « Au lieu de se préoccuper uniquement des étrangers, les autorités togolaises devraient inviter les populations à plus de vigilance pendant ces moments fatidiques et prendre des mesures pour protéger les lieux de fort rassemblement humain », écrit le tabloïd.

L’autre sujet qui concentre l’attention dans les publications du jour, c’est la « tension » qui existerait entre le Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Togo, Nicolas Berlanga-Martinez et le président Faure Gnassingbé. Les confrères rapportent que les prises de positions du diplomate espagnol et ses liens avec l’ancien ministre François Akila Boko ne sont que très peu appréciés du pouvoir de Lomé qui, du coup, aurait demandé son remplacement.

Pour ‘’Liberté’’, ce « renvoi » de M. Berlanga-Martinez est un « signe de fébrilité du pouvoir » qui ne supporte pas le langage de la vérité. Le quotidien assure que ce sort doit servir de leçon aux autres diplomates qui devraient apprendre à se taire et surtout caresser le pouvoir dans le sens du poil.

Que ce soit maintenant ou plus tard, le diplomate européen « ne perdra rien en quittant le Togo », indique ‘’L’Alternative’’. Les Togolais garderont de lui l’image de « quelqu’un qui a œuvré activement pendant trois ans à faire bouger les lignes », ajoute-t-elle.

Par ailleurs, les confrères sont revenus sur la condamnation d’Alberto Olympio à 5 ans de prison dans une affaire de détournement de fonds.

Ils se sont aussi intéressés à la manifestation organisée, en marge de l’AG des Nations Unies, par la diaspora togolaise aux Etats-Unis contre Faure Gnassingbé interpellé entre autres sur les réformes politiques et l’affaire d’incendie des marchés.

Le sommet sur la sécurité maritime, la condamnation d’Alberto Olympio et la manifestation contre Faure Gnassingbé à New-York meublent également les commentaires sur la toile.

Service de Presse/HAAC

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