Les chefs d’Etat réunis à Lomé en juillet dernier ont planché sur la situation politique au Togo et ont adopté une feuille de route pour permettre au pays d’aplanir les divergences. Le 20 décembre 2018 a été avancé comme la date où se dérouleront les élections législatives. Les journaux parus ce jeudi reviennent là-dessus et opinent sur la reprise des travaux de la Commission Electorale Nationale Indépendante et la posture de la coalition des 14 partis de l’opposition vis-à-vis de la CENI.

Le gouvernement togolais veut se conformer aux recommandations de la CEDEAO, informe ‘’Le Magnan Libéré’’. C’est fort de cela que la CENI a repris ses activités. Mais pas seulement. Elle a demandé à la C14 de communiquer le nom de ses représentants pour siéger aux CELI et à la Commission elle-même. Alors que la CENI « ferme les yeux et appuie sur l’accélérateur, la C14 met le pied sur le frein », schématise ‘’ Le Panafricain’’.

C’est le cas de le dire, le regroupement des 14 ne compte pas donner une suite favorable à cet appel de la CENI sous prétexte que celle-ci est inféodée au pouvoir en place. En plus, la C14 explique que la feuille de route prévoit une recomposition de la structure chargée d’organiser les élections. Et tant que cette recomposition ne sera pas effective, elle ne se voit pas prendre part aux activités de cette structure.

En se comportant ainsi, la C14 affiche sa « mauvaise foi », relèvent ‘’Waraa les Vainqueurs’’ qui craignent que l’opposition n’en vienne également à évoquer le découpage électoral pour en faire un point de blocage. Nulle part sur la feuille de route de la CEDAO il n’a été question d’une recomposition de la CENI, il n’a été recommandé qu’une « participation inclusive » des acteurs à la commission électorale, souligne ‘’La Symphonie’’. Pour l’hebdomadaire, la demande de recomposition de la CENI formulée aujourd’hui par la coalition n’est ni plus ni moins que du « dilatoire, une hérésie », tout simplement.

Dans une veine similaire, ‘’Chronique de la Semaine’’ analyse la posture actuelle de la C14 comme une manœuvre à l’effet de faire « capoter » le rendez-vous électoral du 20 décembre prochain. La publication comprend cette attitude du regroupement des 14 dans la mesure où une résolution de la crise n’arrangerait pas certains de ses leaders qui, en l’en croire, tireraient des prébendes en pêchant en eaux troubles.

Le fait pour la C14 de freiner des quatre fers à l’idée de rejoindre la barque de la CENI est l’expression de sa « peur bleue » des élections, surprise qu’elle soit par la date fixée pour la tenue du scrutin législatif, commentent ‘’Waraa les Vainqueurs’’.

‘’Dounia le Monde’’ rappelle que le boycott des élections a toujours fait partie de la stratégie de l’opposition togolaise. Le journal prend l’exemple des législatives de 1998 et se demande si l’histoire va se répéter. Ainsi que le mentionne ‘’Flambeau des Démocrates’’, la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui n’est pas à l’avantage de la C14. C’est pourquoi le tabloid suggère à ce regroupement d’aller occuper les sièges vacants à la CENI, attendu que toute autre démarche se révélerait « infructueuse, car il serait illusoire pour la C14, dans la composition actuelle de la CENI de songer que le pouvoir lui laisserait la majorité ».

A voir de près, tous les « ingrédients » sont en train de se mettre en place pour des « lendemains difficiles pour tous », analyse ‘’Le Potentiel’’. L’on annonce pour cette semaine la venue à Lomé des facilitateurs, feuille de route de la CEDAO en mains, pour faire une sorte d’’’explication de texte’’ aux protagonistes.

Dans tous les cas, l’on ne s’en rend pas forcément compte mais le temps passe et nous rapproche inexorablement de 2020 pour une élection de tous les enjeux et surtout à « plusieurs inconnues », assure ‘’La Nouvelle Tribune’’. Quoi qu’il en soit, il faut « malgré tout préserver et consolider les acquis », exhorte ‘’Togomatin’’.

Dans leur colonne, les confrères ont aussi évoqué la poursuite de la profanation des mosquées. Le phénomène devient « inquiétant », martèle ‘’Le Magnan Libéré’’ qui indique que le ministre de la Sécurité « ne doit pas s’arrêter aux effets d’annonce ». Yark Damehane, justement, invite les populations à ne pas s’alarmer outre mesure, car dit-il, dans des propos rapportés par ‘’Dounia le Monde’’, « il n’y a aucun malaise entre les musulmans et les confections religieuses ».

Le ministre avait annoncé l’ouverture d’une enquête. ‘’Liberté’’ émet des « doutes sur cette volonté de traquer les auteurs ». En tous cas, en récidivant, les auteurs lancent un « défi » à Yark Damehane, signalent ‘’Flambeau des Démocrates’’ et ‘’La Symphonie’’. « La guerre civile que cherche le régime n’aura pas lieu », écrit ‘’La Nouvelle’’.

En outre, la presse du jour se fait l’écho du séminaire de formation initié la semaine dernière par le CONAPP au bénéfice de ses membres sur le rôle du journaliste en période post-crise. L’honorable membre Benjamin Agbéka y a représenté la HAAC.

Au surplus, ‘’La Nouvelle’’ estime que l’autre « défi majeur » que la CEDEAO mettrait son point d’honneur à relever est de « faire arrêter le crime » au Togo sous le « régime RPT/UNIR sans honte » où il y aurait « vols et détournements à haute dose ».

Le Service de Presse/HAAC

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