L’élection présidentielle de 2020 continue de faire couler beaucoup d’encre. Les 10 journaux parus ce lundi s’y intéressent. Ils commentent les déboires au sein de l’opposition au moment où la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) reprend du service.
A en croire ‘’Togomatin’’, à travers un communiqué rendu public vendredi dernier, la CENI demande aux formateurs, opérateurs de saisie et agents techniques ayant participé au recensement électoral de 2018 et à la révision des listes en 2019, de « confirmer leur disponibilité » pour l’opération de révision des listes électorales qui devrait intervenir au cours du dernier trimestre de cette année selon ledit communiqué. Pour ‘’Nouvelle Opinion’’, « au regard de cet appel de la Commission électorale, tout se précise que l’institution chargée d’organiser les élections n’entend pas perdre le temps pour la tenue du prochain scrutin ». ‘’Courrier de la République’’ embraye là-dessus et assure qu’« il faut absolument qu’une révision se fasse sur toute l’étendue du territoire nationale pour corriger certains manquements jadis observés et pour créer le maximum de consensus autour du fichier électoral ».
Le son de cloche est tout autre dans ‘’Liberté’’ qui souligne que les questions sans réponses sont beaucoup trop nombreuses pour que la Commission électorale ne veuille commencer à plancher sur le prochain rendez-vous électoral. « Ce lancement des hostilités par la CENI, commente le quotidien privé, va à coup sûr ouvrir une période de tension sur le plan politique sur les questions importantes de ce processus électoral ».
‘’Le Correcteur’’, lui signale « l’inopportunité » de la sortie de la CENI au moment où Jean-Pierre Fabre a saisi le chef de l’Etat afin que soient ouvertes des discussions sur les conditions d’organisation de la prochaine élection présidentielle. Au surplus, le bihebdomadaire estime que la CENI dirigée par Ayassor Tchambakou n’est pas qualifiée pour conduire le processus, au regard du « cafouillage le plus abject » qui avait caractérisé l’organisation des élections municipales. Et de conclure : « Laisser l’organisation d’une élection présidentielle entre les mains d’une CENI aussi minable et dôle, ressemblerait à des amusements des enfants du jardin ».
Dans tous les cas, ce « coup de cloche » de la CENI doit avoir le mérite de « réveiller » ceux qui sont « plongés dans un profond sommeil », commente ‘’Courrier de la République’’. D’aucuns estiment que c’est bien l’opposition qui se trouve dans cette situation de léthargie. ‘’Liberté’’ note que pendant que le pouvoir en place est sur le terrain pour « préparer les esprits à un 4è mandat du champion d’UNIR », l’opposition continue de se « chercher ». Justement, Faure Gnassingbé et le rendez-vous de 2020 constituent un « casse-tête » pour cette opposition. « ça cafouille encore et encore » chez Jean-Pierre Fabre et ses coreligionnaires à quelques mois de la prochaine joute électorale, observe ‘’Nouvelle Opinion’’.
Et pour ne rien arranger, mentionnent ‘’Togomatin’’ et ‘’Courrier de la République’’, c’est l’ADDI qui quitte à son tour la C14 déjà affaiblie par de d’autres départs. ‘’Le Télégramme du Togo’’ croit savoir que ce retrait de ce parti de la coalition « cache mal un projet de candidature de son président, le Prof Aimé Gogué ». Un autre acteur intéressé par le fauteuil présidentiel, « le Dr Aubin Thon s’impose comme un candidat qui a les moyens de faire de ses rêves une réalité », écrit ‘’La Symphonie’’.
Pour sa part, ‘’Le Combat du Peuple’’, s’attarde sur la correspondance adressée par Jean-Pierre Fabre au chef de l’Etat aux fins de convoquer un dialogue avant la tenue de l’élection présidentielle. « Faut-il en rire ou en pleurer ? » se questionne l’hebdomadaire. « Si le président Faure Gnassingbé s’amuse à rencontrer Fabre, il se fera un tort synonyme d’hara-kiri », prévient la publication. Même, « répondre à la proposition du président de l’ANC est suicidaire pour tout le pays », insiste-t-elle.
Du reste, l’alternance sera le mot d’ordre pour l’opposition qui donne à savoir que la plupart des pays de la sous-région l’ont déjà expérimentée, sauf le Togo. Sur le sujet, ‘’Innov-Africa’’ répond que le succès s’obtient rarement en dormant et qu’« il serait illusoire de croire qu’en 2020, le pouvoir changera de main au Togo parce que l’alternance politique est la norme partout en Afrique ». Autant dire avec ‘’Le Télégramme du Togo’’ que 2020 semble « plié », car « dans les mêmes conditions de température et de pression, les mêmes causes produisent les mêmes effets ». Que faire alors ? Il faut « aller à l’essentiel », suggère ‘’Le Correcteur’’. Et cet essentiel, selon le tabloid, c’est « le réalisme et l’engagement sincère des forces démocratiques ».
En attendant, l’ANC sera en congrès les 18 et 19 octobre prochains. Sauf surprise, indiquent les confrères, Jean-Pierre sera confirmé comme candidat de ce parti à la présidentielle.